Les nouvelles lois de défense prennent effet et permettent au Japon de prendre part à des conflits à l’étranger

3003-03

De nouvelles lois sur la sureté du pays ont pris effet ce mardi, permettant désormais aux troupes nippones de prendre part, et ce pour la première fois depuis 1945, à des conflits en dehors du Japon.

Photo: EPA

TOKYO – Cette réforme, déposée par le gouvernement de Shinzo Abe doit permettre de répondre plus efficacement au nouvel environnement auquel le Japon fait face, notamment les problèmes de sécurité posés par l’escalade militaire en Chine ou les menaces nucléaires de la Corée du Nord. Mais cette décision est très controversée au Japon, alors que de nombreux citoyens ont peur de voir ces lois éroder la réputation pacifique du pays.

Ces lois étendent le rôle des forces japonaises d’auto-défense de la nation à l’étranger. Le changement le plus notable est que le Japon est désormais autorisé, dans une action limitée cependant, d’exercer son droit d’auto-défense ou aider militairement des nations amies, comme les Etats-Unis ou d’autres, si cette nation est attaquée, même si le Japon n’est pas lui-même attaqué.

Les anciens gouvernements japonais ont toujours refusé de franchir le pas, alors que les lois internationales permettent à toute nation de s’auto-défendre militairement, mettant en avant l’Article 9 de la Constitution nippone qui interdit l’utilisation de la force pour résoudre des disputes ou des conflits internationaux.

Arguant des changements de sûreté internationale, a décidé en Juillet 2014 de réinterpréter la Constitution et mettre en place trois conditions pour exercer ses droits: si une nation amie est menacée, ce qui mettrait indirectement en péril la survie du Japon (économiquement parlant par exemple); si il n’y a pas d’autre moyen de cesser ou repousser l’attaque; si l’utilisation de la force est limitée à sa stricte expression.

Au sein de l’opposition citoyenne et politique, cependant, beaucoup de groupes se mobilisent actuellement contre ces changements qui sont déclarés « inconstitutionnels », même parmi les groupes représentant les jeunes générations, qui sont généralement considérées comme politiquement absentes. L’interprétation des trois conditions sont aussi mises en question, à savoir comment Tokyo pourra décider si un conflit entre dans une de ces trois cases et donc permet l’intervention. L’an dernier, Shinzo Abe avait proposé en exemple la protection de bateaux américains transportant des citoyens japonais lors d’une éventuelle évacuation de la péninsule coréenne, ou des missions de déminage dans le Détroit d’Hormuz.

Un sondage publié par Kyodo News dimanche soir démontre que 49,9% des répondants étaient contre la modification, avec seulement 39% la trouvant positive. L’an dernier, un autre sondage avait démontré que 56,7% des répondants trouvaient cette modification inconstitutionnelle •

Marina Takashi
Correspondante à Tokyo
marina.takashi[at]taipeisoir.net

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