Deux chinois traduits en justice pour l’attaque meurtrière de Bangkok en 2015

2208-03

Deux chinois entreront en jugement cette semaine pour leurs rôles présumés dans une attaque à la bombe mortelle il y a un an près d’un temple de Bangkok, une attaque dont les motifs restent flous.

Photo: SCMP

BANGKOK – Le procès qui commencera mardi se passera dans une cour militaire de Bangkok et devrait durer plus d’une année.

Cette attaque est la pire action terroriste que la Thaïlande ait connu depuis plusieurs années.

Mais une année plus tard plus d’une douzaine des suspects clés dénommés pendant l’enquête restent à trouver, alors que les analystes indiquent que les autorités thaïlandaises devraient encore nommé le motif réel de cette attaque.

La bombe, petite mais puissante emballée avec des clous et des vis, a tué 20 personnes et en a blessé plus de 100 quand elle a explosé dans le temple d’Erawan en plein coeur de Bangkok le 17 août 2015.

Ce temple hindou est populaire parmi les visiteurs ethniques chinois qui composent la majorité des décédés avec la Malaisie. Les deux pays ont perdu 5 de leurs ressortissants chacun, 2 citoyens provenaient de Hong Kong.

Un des deux accusés, d’origine ouïghour, clame avoir été torturé pour confesser son rôle dans cette attaque à la bombe. Ce sont deux membres de la population ouïghour chinoise, minorité musulmane de Chine du Sud, Yusufu Mieraili et Bilal Mahomet ont été mis en accusation par la justice thaïlandaise.

Les enquêteurs se sont unis pour une grande part autour de la théorie que l’attaque était une vengeance après l’extradition de force par la junte thaïlandaise de 109 ouïghour vers la Chine quelques semaines plus tôt.

Mais les autorités thaïlandaises soutiennent pour leur part que les deux incidents sont sans rapport et insistent sur le fait que cette bombe a été importée par des contrebandiers mis en colère par les succès d’alors des forces de police contre le trafic humain aux frontières.

La minorité ouïghour indique pour sa part que son peuple fait face à une répression culturelle et religieuse dans leur Province du Xinjiang (新疆) en Chine du Nord-Ouest, et beaucoup fuient la région en rébellion contre Pékin (北京) ces dernières années.

Les expulsions de la junte ont d’ailleurs déclenché une condamnation internationale et des protestations violentes devant les missions diplomatiques de Thaïlande, notamment en Turquie qui offre notamment refuge aux réfugiés ouïghour.

Durant toute l’enquête, la police thaïlandaise et les fonctionnaires militaires ont été en conflit et se sont envoyés des messages contradictoires.

Après l’arrestation des deux suspects ouïghour, ils ont refusé de confirmer leur nationalité chinoise pendant plus d’une semaine. Les autorités thaïlandaises ont aussi refusé de nommer l’attaque de « terroriste », malgré le nombre de victimes civiles.

La police a pour sa part désigné un groupe de 15 suspects, en plus des ouïghour chinois, des turc et des thaïlandais. La plupart avait réussi à fuir ou avaient organisé l’attaque depuis l’extérieur de la Thaïlande. La police a découvert que certains pourraient se trouver en Turquie, mais aucune tentative d’extradition n’a été faite.

La police thaïlandaise a attiré l’attention supplémentaire quand l’alors-chef de la force. qui est allé depuis sur tête devenue de la fédération du football de Thaïlande. a donné une US$80,000 récompense qui avait été ouverte au public à ses officiers.

Kanya Mayoon thaïlandaise de 36 ans, a perdu sa sœur Prani Srisuwa dans l’attaque. « Il semble que les autorités ont tenté de fermer l’affaire rapidement », a-t-elle indiqué, ajoutant que l’attaque avait enlevé à sa famille son gagne-pain principal.  « Je veux juste que les vrais cerveaux soient arrêtés et punis ».

Les procureurs accusent Mahomet d’avoir placé la bombe à l’intérieur d’un sac à dos au temple et indiquent que Mieraili s’est chargé de transporter l’appareil. Les deux nient toutes ces accusations.

Dans une déclaration publiée grâce à son avocat, Mahomet, aussi connu sous le nom d’Adem Karadag, a dit qu’il était saisonnier illégal à Bangkok et qu’il avait essayé de se faire une place en Malaisie pour trouver du travail quand la police a fait une razzia à Bangkok et qu’il fut impliqué.

Les deux accusés sont actuellement emprisonnés dans une caserne militaire de Bangkok qui a été récemment critiquée par des groupes des droits de l’homme. Deux personnes y sont mortes mystérieusement l’année dernière.

Lors d’auditions préliminaires, en sanglots, Mahomet a accusé ses ravisseurs thaïlandais de le battre et lui refuser de la nourriture halal en prison. Les autorités thaïlandaises ont nié toutes ces allégations •

Claire Dong
Correspondante à Bangkok
claire.dong[at]taipeisoir.net

Vous pourriez aussi lire ...

3006-01

Attentat d’Istanbul: aucun taïwanais parmi les victimes et les blessés

Aucun taïwanais n’a été tué ou blessé lors de l’attaque suicide à l’Aéroport principal d’Istanbul …

Loading Facebook Comments ...