Décès du peintre abstrait franco-chinois Zao Wouki

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Le peintre Zao, né à Pékin, puis qui avait pris la fuite vers Paris avant que le Parti Communiste ne prenne le pouvoir, était devenu une figure importante de l’art chinois du XXè siècle. Il est décédé à l’âge de 93 ans.

Photo: Zao Wouki à une exposition de ses oeuvres au Musée d’Art de Hong Kong en 1996 (Archives SCMP).

HONG KONG 香港 (Avec Agences) – Le peintre franco-chinois Zao Wou-Ki, l’un des maîtres de l’abstraction lyrique, est mort mardi en Suisse à l’âge de 93 ans, a annoncé à l’AFP l’un des avocats de sa femme, Me Marc Bonnant.


 

Le peintre, atteint de la maladie d’Alzheimer, avait été hospitalisé à deux reprises depuis la fin mars, a précisé à l’AFP l’avocat de son fils Jia-Ling Zhao, Me Jean-Philippe Hugot, qui a confirmé le décès.

Avant Alzheimer, et pendant cinquante ans, quand ce grand voyageur était chez lui, tous les matins, depuis qu’il s’y était installé en 1960, il montait dans son atelier, au dernier étage de sa maison, rue Jonquoy, dans le 14e arrondissement de Paris. Il riait de cette régularité d’ »ouvrier », si éloignée du mythe de l’artiste inspiré.


 

Là, seul, il peignait à l’huile sur toile le plus souvent, à l’encre de Chine plus rarement, à l’aquarelle dans les dernières années. A l’exception d’une collection de pinceaux somptueux rapportés de Chine au cours de l’un de ses voyages, rien ne rappelait en ce lieu son pays natal.

Il racontait volontiers comment, arrivé à Paris, le 1er avril 1948, en compagnie de Lalan, sa première épouse, il passe son après-midi au Louvre. Il trouve un atelier rue du Moulin-Vert, proche de celui de Giacometti, dans le 14e arrondissement déjà, fréquente l’académie de la Grande-Chaumière, se rend dans les galeries et découvre l’un de ses artistes de référence, Klee.

En peu de temps, alors que la langue française ne lui est pas encore familière, Zao Wou-ki s’inscrit dans le mouvement qui porte alors les peintres de sa génération vers des expérimentations abstraites, chacun selon sa voie singulière. Si proches soient-ils amicalement – et professionnellement à la Galerie de France où ils exposent longtemps tous trois –, Zao Wou-ki, Hartung et Soulages ne forment pas un groupe. Leurs œuvres n’ont rien de commun, mais ils partagent la même exigence d’expérimentation physique et intuitive. L’assiduité de Zao Wou-ki dans son atelier répond à cette idée de l’art conçu comme expérience visuelle, hors de tout système.


 

En 1983, il est invité à revenir dans la Chine qu’il a quittée trente-cinq ans plus tôt, pour des expositions à Pékin et Hangzhou. Il y retourne pour enseigner pendant un mois en 1985 et fait découvrir à ses élèves l’art occidental, auparavant prohibé.


 

A mesure que son pays natal s’ouvre, que des collectionneurs s’y révèlent et que les artistes chinois s’imposent, l’engouement pour son art devient immense et son renchérissement est proportionnel. Jadis contraint de s’exiler, il apparaît désormais comme un maître et un symbole pour ses compatriotes – un symbole culturel parce que son art allie un sentiment de l’espace et une puissance du geste, que l’on tient pour caractéristiques de l’art chinois, à la peinture à l’huile, création européenne qu’il a su apprivoiser et attirer vers le monde aérien et mobile qui était le sien •

 

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