Thaïlande: départ du Premier Ministre Yingluck Shinawatra et nomination d’un intérim

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Le gouvernement thaïlandais s’est doté d’un nouveau Premier Ministre ce mercredi matin peu après que Yingluck Shinawatra ait été démis de ses fonctions par la Cour Constitutionnelle pour « abus de pouvoir ».

Photo: rencontre entre Barack Obama et Yingluck Shinawatra lors du forum de l’ASEAN à Nusa Dua (Bali – Indonesie) en Novembre 2011 (DR).

BANGKOK (agences) – « Le gouvernement a accepté la nomination de Niwattumrong Boonsongpaisan comme Premier Ministre par intérim », a indiqué un porte-parole du gouvernement en place. La Cour Constitutionnelle de Thaïlande, a en effet ordonné la destitution de Yingluck Shinawatra mercredi matin, après l’avoir accusé d’abus de pouvoir.

Mme Shinawatra a été reconnue coupable d’avoir transféré le Chef du Conseil de Sécurité Nationale Thawil Pliensri à un autre poste en 2011, ce qui selon les opposants à Mme Shinawatra, avait rapporté des bénéfices certains à son parti, le Pheu Thai Party.

La Cour a jugé ce mercredi que ce transfert était illégal et qu’il avait violé la constitution car profitable à une famille politique. Une accusation que Mme Shinawatra continue de nier.

« Les juges ont unanimement reconnu que Mme Shinawatra avait abusé de sa position de Premier Ministre, et avait transféré M.Pliensri uniquement pour son propre bénéfice », a indiqué le Président de la Cour comportant neuf membres, Charoon Intachan. « Ainsi, son mandat de Premier Ministre lui est immédiatement retiré », a précisé M.Intachan lors d’une audience spéciale, qui fut diffusée en directe à la télévision.

Neuf ministres qui avaient accepté le transfert de M.Pliensri ont aussi été destitués.

Cette décision devrait également calmer la rue, qui depuis 6 mois réclamait la destitution de Mme Shinawatra, à l’occasion de grands rassemblements qui ont parfois été violents.

Mme Shinawatra, lors d’une audience devant la Cour mardi, avait assuré que le transfert de M.Pliensri avait été effectué par un comité de ministres. « Je ne suis pas intervenue dans le processus, … et tout a été fait pour le bien du pays, je n’ai jamais tiré profit d’un quelconque transfert de fonctionnaire, quel qu’il soit ».

Des experts en politique expliquaient dans les médias thailandais ce mardi que si Mme Shinawatra était destituée, tout son gouvernement devrait partir, ce à quoi le parti au pouvoir, le Pheu Thai, a donné une fin de non recevoir. Ce mercredi, c’était le 1001è jour de pouvoir de Mme Shinawatra •