Pékin va s’opposer à une résolution de l’ONU contre les abus nord-coréens

1802-05

La Chine a indiqué ce lundi qu’elle allait s’opposer à toute action de l’ONU visant à mettre Pyongyang devant la Cour de Justice Internationale pour crimes contre l’humanité.

Photo: un membre du Conseil aux Droits Humains de l’ONU indique le camps de travail numéro 18 en Corée du Nord, lors d’une rencontre à Genève (REUTERS).

PEKIN 北京 – Cette annonce survient après qu’un panel d’experts de l’ONU a recommandé la poursuite judiciaire de la Corée du Nord devant le Tribunal Pénal International (TPI) de la Haye.

« Je n’ai pas encore pris connaissance du rapport, mais notre position est claire sur ce sujet, le problème concernant les Droits de l’Homme en Corée du Nord devrait être résolue par des discussions constructives sur un pied d’égalité avec Pyongyang », a indiqué la porte-parole du Ministère chinois des Affaires Etrangères, Hua Chunying (华春莹) ce lundi. « Soumettre cette affaire au TPI ne résoudra pas la situation des Droits de l’Homme dans ce pays ».

Le rapport du panel, qui fait 372 pages, propose la mise en accusation de la Corée du Nord pour sa politique délibérée d’organisation de la famine, de la misère et de la torture systématique dans les prisons d’Etat, où se trouvent entre 80 000 et 120 000 prisonniers politiques, les exécutions publiques et l’endoctrinement permanent.

Dans une lettre accompagnant le rapport, le Président du panel, l’ancien juge australien Michael Kirby, a directement menacé le leader nord-coréen Kim Jong-un, indiquant qu’il devrait répondre devant le Monde entier d’orchestrer des crimes d’Etat en Corée du Nord. M.Kirby a aussi écrit à l’Ambassadeur de Chine à l’ONU à Genève indiquant qu’il y avait des preuves d’aide chinoise dans certaines exactions commises dans le pays, notamment en organisant le renvoi systématique des citoyens nord-coréens en fuite vers leur pays, sachant que leur punition serait la mort.

La Chine a nié cette accusation, indiquant que les cas étaient étudiés, et que le renvoi n’était pas systématique. De plus, l’Ambassadeur, Wu Haitao, a précisé que les citoyens rapatriés ne faisaient pas face à la peine de mort obligatoirement en Corée du Nord.

Pyongyang a quant à elle rejetée en bloc ce rapport indiquant qu’il était « l’émanation d’un groupe fantôche, marionnette d’Etats ennemis de la Corée du Nord, comme les Etats-Unis, le Japon et l’Union Européenne ».

La commission a interviewé plus de 80 victimes et d’autres témoins ayant fuit la Corée du Nord, à Tokyo, Séoul, Londres ou Washington •

Sunny Chen 陈雅琦
Correspondante à Pékin
sunny.chen[at]taipeisoir.net

Vous pourriez aussi lire ...

2110-02

La Présidente du KMT n’est pas encore sûre des sujets à discuter avec Pékin

La Présidente du Parti Nationaliste (KMT 中國國民黨), principal parti d’opposition à Taiwan, a indiqué ce …

Loading Facebook Comments ...