La pollution en Chine peu rapportée dans les médias

2912-02

Les responsables chinois de l’environnement doivent avoir poussé un soupir de soulagement ce mois-ci alors que les chiffres de pollution de l’air pour cette année étaient publiés. Ils sont mauvais, et alarmants, mais sont passés inaperçus.

Photo: jour de pollution à Pékin (Simon Song).

PÉKIN – Contrairement au tollé national qui avait suivi l’an passé l’annonce de l’aggravation des problèmes de pollution, la plupart des continentaux semblent avoir eu les yeux rivés sur les intrigues de palais et les luttes de pouvoir qui ont monopolisé l’attention ces derniers mois. Encore plus inquiétant pour l’environnement, des révélations troublantes sur les risques à respirer l’air pollué des villes chinoises ont peu attiré l’attention des médias ou du public.

L’étude menée par des scientifiques du continent donne quelques indices au sujet de la dangerosité de vivre dans des zones où la pollution de l’air est trop importante. Près de 2 600 personnes pourraient mourir prématurément à Pékin cette année en raison de la pollution de particules fines, de type PM2.5, tandis que le nombre de morts à Shanghai pourrait être supérieur à 3 300.

C’est la première fois que des experts de la pollution continentale distinguent des PM2.5 – une particule microscopique en suspension dans l’air inférieur à 2,5 microns de diamètre – parmi les dizaines de polluants dangereux pour la santé contenus dans l’atmosphère chinoise. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme que les PM2.5, environ 1/28è de diamètre d’un cheveu humain, constitue un danger beaucoup plus grave que les particules plus grosses telles que les PM10 – d’un diamètre de 10 microns – et de nombreux autres polluants, car les fines particules peuvent être absorbée en profondeur dans la circulation sanguine et peuvent causer des cancers du poumon et d’autres maladies mortelles.

Bien que l’étude, ait été conjointement publiée la semaine dernière par l’école de Santé Publique de l’Université de Pékin et par Greenpeace Asie, a mis en lumière le problème de santé publique qui est d’une importance vitale. L’expert en pollution Pan Xiaochuan, a déclaré que la portée et la précision de l’étude a été limitée de façon importante en raison d’un manque de données adéquates – dont l’accès est strictement contrôlé par le gouvernement.

« Nous avons longtemps été préparé à ce genre d’étude, mais nous n’avons tout simplement pas accès à suffisamment de données crédibles, ce qui est fait que nous sommes plus en retard que de nombreux autres pays dans la recherche sur les liens entre la pollution de l’air et la santé publique », a indiqué M.Pan. M.Pan et Zhou Rong, militant de Greenpeace, ont tous deux contribué à l’ébauche du rapport, ils sont assez amères sur les limites de l’étude, qui n’incluait pas de statistiques sur la mortalité et les maladies chroniques causées par une exposition prolongée aux PM2.5.

« Les dirigeants de ce pays sont-ils réellement inconscients des dangers présentés par la pollution de l’air ? » se demande M.Pan. Pas vraiment, il faut se souvenir qu’en 2008, à quelques jours de l’ouverture des JO de Pékin en 2008, les autorités avaient fait allumer des purificateurs d’air pour assainir et faire face aux problèmes de brume polluante.

Et ce n’est pas un secret que la pollution de l’air tue des gens. Citant un rapport de la Banque mondiale, Achim Steiner, ancien chef du Programme pour l’Environnement des Nations Unies, a déclaré lors des JO de Pékin qu’il y avait plus de 200 000 décès prématurés sur le continent chaque année en raison de la pollution de l’air, avec un coût de la pollution estimé à 100 milliards de dollars américains par an. Certains experts déclarent que les autorités continentales avaient volontairement supprimé ce rapport •

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