Le Ministère de la Justice regrette la gestion des organes des condamnés à mort

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Le Ministère de la Justice a déclaré ce lundi qu’il était dommage que l’hôpital ait refusé d’utiliser le don d’organe fait par un prisonnier exécuté vendredi. L’hôpital a déclaré qu’il ne ferait rien qui pourrait nuire à l’image de Taiwan à l’échelle internationale.

Photo: célébration pour des enfants malades devant l’hôpital Chang Gung Memorial Hospital de Kaohsiung (長庚醫療財團法人) (DR).

TAIPEI 臺北 – L’hôpital Chang Gung Memorial de Kaohsiung a extrait les organes de détenus condamnés à mort dans le passé, mais a décidé de ne pas le faire ce 21 décembre alors qu’un des condamnés à mort exécuté vendredi en avait exprimé le souhait, a déclaré ce lundi le vice-Ministre de la Justice Chen Shou-huang.

« Si l’hôpital a changé sa politique, il aurait dû nous en informer plus tôt », a déclaré M.Chen. Après que l’hôpital ait refusé, le Ministère a contacté d’autres hôpitaux, mais il était malheureusement trop tard parce que le laps de temps nécessaire pour préparer les transplantations d’organes était déjà passé, a dit M.Chen. « Nous avons été pris au dépourvu », a-t-il indiqué. « De nombreux patients attendent des dons d’organes, et si la personne exécutée, qui était trentenaire, était désireuse d’en faire don, ils auraient pu bénéficier à un grand nombre de personnes ».

Taiwan a exécuté six personnes condamnées à mort le 21 décembre dernier. Trois d’entre eux, exécutés à Taipei, Taichung et Kaohsiung, avaient exprimé le souhait de faire don de leurs organes, mais seulement un condamné à mort à Taichung avait rempli les formulaires officiels. Le ministère de la Justice a offert ses organes à l’hôpital Chang Gung Memorial Hospital de Kaohsiung (長庚醫療財團法人), mais l’hôpital a refusé de procéder à l’intervention chirurgicale de prélèvement d’organes.

M.Chen a précisé que l’hôpital Chang Gung Memorial avait mené l’opération d’extraction des organes donnés par deux personnes exécutées en Mars 2011, organes qui avaient alors bénéficié à au moins 10 patients. Cette fois, cependant, l’hôpital n’a pas indiqué son opposition à l’avance, mais a décidé qu’ »il ne pouvait pas faire des choses qui pourraient nuire à l’image de Taiwan dans la communauté internationale », selon un communiqué publié vendredi.

Au cours du week-end, l’hôpital a déclaré qu’il comptait environ 400 patients en attente de foies, de reins, de cornées et de  cœurs, et pouvait comprendre l’angoisse des patients en attente de dons d’organes. Il voulait cependant éviter de « placer les droits humains de Taiwan dans une ligue se rapprochant des pays autoritaires qui abusent de l’utilisation des organes des prisonniers exécutés. La plupart des pays à travers le monde suivent les lignes directrices énoncées par la Déclaration de 2008 d’Istanbul, qui condamne le trafic d’organes, ainsi que ‘le tourisme’ de transplantation et de prélèvement d’organes sur des prisonniers » a indiqué l’hôpital.

Lee Po-chang, président de l’association pour les greffes d’organes de Taiwan et professeur à l’Hôpital National Cheng Kung University, a déclaré que les branches de Linkou et de Kaohsiung du Chang Gung Memorial Hospital avaient l’habitude de faire des greffes utilisant des organes de prisonniers exécutés. « Il y avait une entente tacite pour que le ministère les interroge sur leurs attentes avant qu’une exécution ait lieu » a précisé M.Lee. Les journaux locaux ont déclaré que les hôpitaux ont pu ressentir une pression de groupes internationaux des droits de l’homme qui les ont forcé à ne pas accepter les organes en raison de la condamnation générale des exécutions. Il y a environ 8 000 patients en attente de transplantation d’organes à Taiwan •

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