Le nouveau Politburo de Chine s’installe au pouvoir

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Xi Jinping (习近平) a été consacré jeudi à Pékin nouveau numéro un du régime, succédant à Hu Jintao (胡锦涛) à la tête du Parti communiste chinois (PCC 公共工程委員會) à l’issue de son 18e Congrès. Il sera épaulé par six technocrates au sein du nouveau Comité permanent du Politburo, véritable cœur du pouvoir.

Photo: Xi Jinping (习近平) (AFP).

PEKIN 北京 (Avec Agences) – Le Parti communiste chinois a dévoilé jeudi la nouvelle équipe, majoritairement conservatrice, appelée à diriger la deuxième puissance économique mondiale pour les cinq prochaines années. Les nouveaux maîtres de la Chine semblent toutefois peu à même de prendre les mesures drastiques requises pour s’attaquer aux problèmes brûlants en Chine que sont la corruption, l’agitation sociale et la dégradation de l’environnement. La nomination de l’actuel vice-président Xi Jinping (习近平) au poste de secrétaire général du PCC, en remplacement de Hu Jintao (胡锦涛), a, sans surprise, été confirmée.

Selon une source proche de la direction du parti, un vote informel a eu lieu auprès des 200 membres du comité central pour choisir, parmi dix candidats, les sept membres du comité permanent. En revanche, les réformistes Wang Yang, chef du PC de Canton, et Liu Yuanchao, responsable de l’organisation du PCC, tous deux proches de Hu Jintao (胡锦涛), n’ont pas réussi à entrer au comité permanent, ainsi que Liu Yandong, la seule femme sur les rangs.

De même source, on dit que Wang Yang et Li Yuanchao (李源潮) n’ont pas pu intégrer le comité permanent parce que les aînés du parti les considéraient trop gauchisants. Ils font néanmoins partie, avec Liu Yandong, des 25 membres du bureau politique du PCC, l’instance décisionnelle située en dessous du comité permanent. Xi Jinping (习近平), qui a aussi été nommé chef de la Commission militaire centrale du PCC, devrait être porté à la présidence de la République chinoise lors de la réunion du parlement en mars, en remplacement de Hu Jintao (胡锦涛). Li Keqiang (李克强) devrait dans le même temps succéder à Wen Jiabao (温家宝) au poste de Premier ministre.

Après l’annonce de sa nomination, le nouveau numéro un chinois a déclaré que le pays devrait poursuivre les réformes et continuer à s’ouvrir et que le parti se trouvait confronté à de nombreux problèmes, parmi lesquels la corruption et l’éloignement d’avec le peuple. « Nous ne nous reposons pas sur nos lauriers », a-t-il promis, à l’issue d’une cérémonie d’intronisation très chorégraphiée de l’ensemble du comité permanent, qui s’est déroulée dans le Palais de l’assemblée du peuple et a été retransmise à la télévision.

La transition, effectuée dans le cadre du XVIIIe congrès du PCC, a été ternie par l’éviction de Bo Xilai, étoile montante du parti et puissant responsable local accusé d’abus de pouvoir, de corruption et d’autres crimes, dans le cadre du pire scandale à avoir touché la classe dirigeante chinoise depuis des décennies •

Voici les nouveaux dirigeants dans l’ordre dans lequel ils ont été présentés au Grand Palais du Peuple à Pékin.

– Xi Jinping (习近平) : le nouveau numéro un du régime est considéré comme un réformateur pro-marché, attaché au pouvoir exercé par le Parti. Peu connu à l’étranger, Xi a passé la plus grande partie de sa carrière dans des provinces dynamiques sur le plan économique. Cet homme de 59 ans s’est endurci pendant son adolescence. Car s’il a passé une enfance confortable à Pékin, tout a changé quand son père n’a plus eu les faveurs de Mao Zedong (毛泽东). A 15 ans, il a été envoyé dans une zone rurale pour travailler. Il doit succéder à Hu Jintao (胡锦涛) comme président en mars prochain.

- Li Keqiang (李克强) : il devrait devenir Premier ministre au printemps 2013 en remplacement de Wen Jiabao (温家宝), avec pour principale mission de contribuer à maintenir la croissance économique. Cet homme de 57 ans, protégé du président sortant Hu Jintao (胡锦涛), est issu d’une génération d’hommes politiques plus ouverts à l’Occident que leurs prédécesseurs. Mais cet anglophone est aussi un homme d’appareil prudent, dont la carrière et les intérêts dépendent étroitement du PCC.

- Zhang Dejiang (张德江) : il a été appelé pour diriger la grande ville de Chongqing après l’éviction de l’ambitieux Bo Xilai, étoile montante du PPC tombée en disgrâce à la suite d’un scandale politico-financier impliquant un meurtre. Considéré comme compétent, cet homme de 66 ans est le fils d’un ancien général. Il a dirigé deux provinces dynamiques sur le plan économique et supervisé des problèmes de sécurité ces dernières années en tant que vice-Premier ministre. Zhang, qui parle coréen, a étudié l’économie à l’université Kim Il Sung, en Corée du Nord, et c’est un proche de l’ancien président Jiang Zemin (江泽民).

- Yu Zhengsheng : cet homme de 67 ans est membre de l’élite rouge, mais l’histoire de sa famille aurait pu lui poser des problèmes. Son frère, un responsable de la police secrète, a fait défection aux Etats-Unis au milieu des années 1980. Ses antécédents l’ont aidé à sauver sa carrière. Son frère était l’ex-mari d’une femme qui a ensuite épousé Mao Zedong (毛泽东). Ingénieur spécialiste en technologie des missiles, Yu est secrétaire du Comité du PCC de Shanghaï (est) et dirige le centre financier de cette mégapole depuis 2007. Les liens de sa famille avec Deng Xiaoping (鄧小平) lui ont permis de progresser dans la hiérarchie du Parti.

- Liu Yunshan: en tant que chef de la propagande depuis dix ans, Liu a renforcé le contrôle sur les médias chinois, tout en encourageant les grands médias à se développer à l’étranger pour faire connaître les positions du Parti. Cet homme de 65 ans a gravi les échelons au sein du Parti en Mongolie-Intérieure. Il a commencé sa carrière dans la Ligue de la jeunesse, la base politique du président sortant Hu Jintao (胡锦涛).

- Wang Qishan: ce technocrate possède une grande expérience dans la finance et les questions commerciales. Vice-Premier ministre, cet homme de 64 ans est connu pour être un bon médiateur. Au cours de sa carrière, Wang a contribué à apaiser les tensions pendant l’épidémie de SRAS (le syndrome respiratoire aigu sévère) dans les années 2000 et, plus récemment, il a résisté aux pressions des Etats-Unis concernant la politique monétaire de la Chine. Il apportera sa solide expérience en matière d’économie.

- Zhang Gaoli (张高丽): ce technocrate pourrait avoir pour devise « Fais plus, parle moins ». Cet homme de 66 ans est secrétaire du Comité du PCC pour Tianjin (nord-est). Doté d’une formation d’économiste, Zhang a fait carrière notamment dans des entreprises pétrolières dans le sud de la Chine avant d’entrer au service du gouvernement. Il a travaillé dans plusieurs villes et provinces prospères et est un protégé de Jiang Zemin (江泽民).

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