Le gouvernement de Ningbo se plie devant les manifestants

2910-04

Les autorités chinoises ont annoncé dimanche l’arrêt de la construction d’une raffinerie de pétrole à Ningbo, dans l’est de la Chine, après six jours de manifestations et des heurts dimanche entre la police et les milliers de manifestants opposés au projet.

Photo: manifestation ce dimanche à Ningbo contre l’usine (AFP).

PEKIN 北京 (AFP) -  A la suite de consultations avec les investisseurs, la ville de Ningbo a décidé de renoncer au projet et d’en stopper la construction, ont annoncé les autorités de l’arrondissement de Zhenhai, où devait être située l’usine, sur leur site internet. Un peu plus tôt dimanche, la police avait fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui protestaient depuis près d’une semaine contre la future raffinerie, un projet de 55,9 milliards de yuans (6,9 milliards d’euros) d’une filiale du géant chinois du pétrole Sinopec.

Des photos publiées sur le site www.molihua.org, qui recense les manifestations sociales en Chine, montrent des manifestants face à des milliers de policiers anti-émeutes. Dans un communiqué publié plus tôt dimanche, les autorités de l’arrondissement de Zhenhai avaient dénoncé des activités inappropriées comme des rassemblements illégaux et des émeutes qui ont entravé gravement le travail et la vie de la population et affecté sérieusement le développement et la stabilité.

Les autorités locales avaient donné l’ordre à la police de maintenir la stabilité conformément à la loi, un euphémisme désignant généralement une répression musclée contre les fauteurs de troubles. Les riverains s’inquiètent des effets sur leur santé de la raffinerie, qui produira également de l’éthylène, ainsi que des évictions forcées de plusieurs milliers d’entre eux pour faire place à l’usine, selon la presse chinoise.

Lors d’une réunion de crise samedi, des responsables locaux avaient rappelé que le projet n’avait toujours pas été formellement autorisé et s’étaient déclarés disposés à écouter les opposants, précisait le communiqué officiel. Selon les médias de Hong Kong, de nombreux véhicules, dont des voitures de police, ont été renversés et plusieurs policiers blessés lorsque des manifestants ont attaqué un poste de police à coups de pierres et de briques.

Selon un habitant de Zhenhai ayant requis l’anonymat, les manifestants se sont rassemblés dimanche devant le siège du gouvernement local et ont défilé pacifiquement. Il y avait environ 1.000 personnes aux abords du siège des autorités du district quand je suis arrivé ce matin, a-t-il dit. La marche s’est poursuivie dimanche après-midi sous haute surveillance policière.

Les mouvements de protestation contre la construction d’usines polluantes se sont multipliés ces dernières années en Chine, où l’environnement s’est dégradé après trois décennies d’industrialisation effrénée. Début juillet, un projet d’usine métallurgique avait été stoppé dans la ville de Shifang de la province du Sichuan (sud-ouest) après plusieurs jours de heurts entre la police et des centaines de manifestants •

Vous pourriez aussi lire ...

2004-02

L’eau courante des grandes villes chinoises est majoritairement considérée comme impropre à la consommation

Près de trois-quart des sources captées par les 30 plus grandes villes en Chine sont …

Loading Facebook Comments ...