Une petite fille de 4 ans décapitée dans une rue de Taipei

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C’est à priori une attaque au hasard qui a vu la mort d’une petite fille de 4 ans à Taipei ce lundi matin, devant les yeux de sa mère. Le meurtrier a été arrêté sur les lieux du crime.

Photo: CNA

TAIPEI 臺北 – L’attaque est survenue en fin de matinée dans le District de Neihu (內湖區), une banlieue de Taipei, alors que la petite fille était en route, avec son vélo, pour une station de métro avec sa mère.

Les chaînes de télévision locales ont montré ce lundi, les lieux du crime, avec du sang sur le trottoir, et le corps inanimé de la victime sous un drap blanc. Un couteau-hachoir de cuisine ensanglanté a été retrouvé sur place par les enquêteurs.

Le meurtrier, un homme de 33 ans a été arrêté immédiatement après le crime, il s’est, apparemment sans raison, jeté sur la petite fille qui était sur son vélo, puis l’a décapitée avec son hachoir en quelques secondes. La petite fille est morte sur place selon la Police.

La tragédie a immédiatement été largement commentée en ligne sur les réseaux sociaux. Lin Hsin-yi (林欣怡), directrice de l’Alliance taïwanaise pour l’Abolition de la Peine de Mort a écrit sur son Facebook qu’elle était « très, très triste » à propos de cette histoire, indiquant qu’elle désirait que l’on trouve une solution pour arrêter ce genre de tragédie.

Beaucoup de citoyens ont au contraire profité pour réclamer la mise en place de « la peine de mort automatique » pour toute les personnes responsables de tels meurtres. Une député du KMT, Wang Yu-min (王育敏), a indiqué que ce genre d’attaque était inacceptable, et qu’il fallait réformer la loi, et imposer la peine de mort automatiquement pour toute personne responsable du meurtre d’enfants de moins de 12 ans.

La nouvelle Présidente du Parti Nationaliste (KMT 中國國民黨), Hung Hsiu-chu (洪秀柱), a posé simplement la question devant les caméras à l’encontre de ceux opposés à la peine de mort: « quand vous voyez ce genre de meurtre, pouvez-vous toujours être pour l’abolition de la peine de mort ? »; elle s’est déclarée en faveur de cette proposition.

La Présidente-élue, Tsai Ing-wen (蔡英文), s’est déclarée profondément triste selon le Porte-Parole du Parti Démocrate et Progressiste (DPP 民主進步黨), Wang Min-sheng (王閔生). Elle a indiqué également que le pays devait se protéger de ce genre de crime en renforçant l’éducation, en améliorant l’économie et en organisant mieux le suivi des personnes mentalement malades.

Les dossiers médicaux démontrent que l’homme de 33 ans, avait cherché à être traité dans un hôpital psychiatrique de Taipei, mais que l’hôpital n’avait pas accepté de le recevoir. En effet, en 2014, il n’avait pas réussi à prouvé qu’il avait des problèmes psychiatriques selon l’hôpital.

La mère de l’enfant a décrit en pleurs devant les journalistes ce qui s’était passé: « ma fille était devant moi à moins d’un mètre sur son vélo. Sur un trottoir, elle s’est retrouvée bloquée par des scooters. L’homme s’est approché d’elle, j’ai cru qu’il allait l’aider, mais il l’a attaquée. Je l’ai vu sortir son hachoir. Je l’ai agrippé pour l’empêcher de faire du mal à ma fille, plusieurs passants sont arrivés pour l’aider, mais quand l’assaillant fut maitriser, la mère a alors vu sa fille, dans une mare de sang au milieu de la rue.

La petite fille et sa mère étaient en route pour la station de métro de Neihu où elle devait retrouver ses deux grands frères et soeurs et son grand-père pour aller déjeuner.

« Je ne savais pas que la société était si insécurisée, j’espère que le gouvernement saura prendre des mesures pour protéger les enfants et leurs mamans (…) les gens qui font ça, n’ont plus leur tête pendant un moment, et la loi ne peut rien faire, il faut résoudre ce problème à sa source ».

Le Président Ma Ying-jeou (馬英九), qui participait aux funérailles d’un pilote de l’armée, a indiqué aux journalistes qu’il était choqué et triste et avait demandé au gouvernement de lancer une enquête complète pour que la justice soit faite.

C’est le troisième meurtre d’enfant sans raison à Taiwan depuis quatre ans. En Décembre 2012, un homme de 29 ans sans emploi, avait tué un petit garçon de 10 ans à Tainan (臺南), parce qu’il voulait « aller en prison ». L’an passé il a été condamné à la prison à perpétuité. Selon la cour de justice, il ne pouvait pas être condamné à mort car il n’avait tué qu’une personne, en état de démence, ce qui avait été fortement critiqué sur les réseaux sociaux.

En juin 2015, une jeune fille de 8 ans a été assassinée dans les toilettes de son école du District de Beitou (北投區) (Taipei), par un homme de 29 ans qui avait reconnu avoir recherché une victime au hasard. Il a déclaré que les prisonniers avaient de meilleurs repas que lui-même, libre, et que tuer quelqu’un lui permettrait d’être mieux nourri •

Teresa Jiang 江美莉
Département Société
teresa.jiang[at]taipeisoir.net

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