Le Vietnam et la Thaïlande craignent que les investisseurs ne cherchent un nouvel eldorado

2705-01

Après les récentes émeutes au Vietnam, et le coup d’Etat en Thaïlande, le Président du Conseil Economique de Hong Kong, Willy Lin, indiquait ce lundi que les investisseurs de Hong Kong étaient à cours d’idées pour délocaliser ailleurs et pas cher.

Photo: une usine hongkongaise au Vietnam (SCMP).

HONG KONG 香港 – Après les violences anti-chinoises d’il y a quinze jours au Vietnam, qui ont causé des dégats dans plusieurs usines détenues par des capitaux hongkongais, taïwanais et chinois, la confiance n’est plus de mise actuellement, notamment dans la province de Binh Duong, où deux travailleurs chinois sont morts.

« Il y a quelques années, la question était, doit-on partir de Chine, maintenant, la question est: ‘où aller ?’ » a indiqué M.Lin. Les pays à faible coûts salariaux comme le Bangladesh, le Vietnam, où même l’Indonésie, sont intéressants pour les entreprises à fortes productions. La Chine, et la Thaïlande, le sont pour des entreprises qui recherchent la qualité.

Beaucoup d’entreprises récemment ont quitté la zone de la Rivière des Perles (Hong Kong, Canton, Shenzhen), qui est pourtant vu comme l’usine du Monde, du fait des augmentation à deux chiffres des salaires, le manque de main d’oeuvre qualifiée, les réformes industrielles.

Certaines entreprises tentent de relocaliser leur production en Chine, notamment pour coller avec leur supply-chain et la demande. Importer en Chine depuis le Vietnam, pour réexporter, est parfois assez coûteux, et l’un dans l’autre, l’entreprise s’y retrouve de revenir ou de rester en Chine, alors que d’autres pays peuvent se révéler plus hasardeux.

La Chine est l’un des puissants alliés du Vietnam depuis quelques années, et le commerce entre les deux pays a bondi de 30% l’an passé (65,48 milliards US$). La Chine était le neuvième partenaire du Vietnam en 2013 (Hong Kong le quatrième, et Taiwan le troisième).

D’autres pays peuvent alors se révéler attractifs. Quand la compagnie de lingerie féminine Top Form a quitté Shenzhen l’an passé, c’était pour le Cambodge. Il lui reste deux usines en Chine. L’entreprise y réalise encore 39% de sa production, contre 54% en Thaïlande et le reste au Cambodge. Cependant, son Président Willie Fung, déclarait récemment: « c’est de plus en plus compliqué de choisir un pays d’implantation dans la région. Il y a des problèmes partout, et l’instabilité politique est le plus gros ennemi de la finance » •

Olivia Tam 譚美文
Correspondante à Hong Kong
olivia.tam[at]taipeisoir.net

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