Des artistes pop au milieu des disputes pour les Diaoyu

2109-02

Alors que la tension ne retombe pas dans la Mer de Chine du Sud pour la récupération des Diaoyu, entre la Chine et le Japon, les artistes, notamment de Taiwan et Hong Kong, tentent de ne pas trop prendre partie, même si ce n’est pas toujours facile.

Photo: l’artiste taïwanaise Lin Chih-lin a récemment joué dans un film japonais. Elle vient d’annuler sa tournée de promotion au Japon (DR).

TAIPEI 臺北 – Souvenez-vous, en 2000, quand l’artiste pop A-mei (Chang Hui-mei) s’était vue inscrite sur la liste noire en Chine continentale après avoir chanté l’hymne de Taiwan lors de l’intronisation du Président Chen Shui-bian (陳水扁). Son nom ne resta pas longtemps sur la liste, bien sûr, et A-mei conserva son aura en Chine pour le plus grand plaisir de ses fans de l’autre côté du Détroit. Mais maintenant, A-mei est au sein d’une nouvelle controverse, encore une fois en Chine, où les sentiments nationalistes ont été récemment exacerbés. A-mei était l’autre jour à Changsha, en Chine, quand Li Rui, producteur pour Hunan Tv, posta sur Sina Weibo (微博) (un micro-blog chinois similaire à Twitter), une question: « N’est-ce pas cette fille pro-japonaise ? ».

A-MEI PRO-JAPONAISE ?

Ce post enragea les fans de la pop star, qui ont alors suggéré que ce n’était que pour encourager les extrémistes à perturber le concert, et Li supprima rapidement son message. Depuis une dizaine d’année en fait, les frontières ont éclaté en Asie, et les stars hongkongaises et taïwanaises ont trouvé de bons débouchés sur le marché de la musique au Japon. Beaucoup n’avaient plus aucune timidité envers le marché nippon, mais les récents évènements les obligent à se replier, avant d’être accusés de « traites à leur race ». A-mei, très connue au Japon, a effectivement beaucoup participé à des concerts, et des émissions télévisées au Japon, mais sur son compte Facebook, elle affirme rester profondément attachée à ses origines taïwanaises, donc chinoises.

La super top modèle taïwanaise Lin Chi-ling (林志玲), qui a récemment joué le premier rôle féminin dans « Sweetheart Chocolate », un film japonais, a dû annuler sa participation à la tournée de promotion du film au pays du Soleil Levant. Son agent, Fan Ching-mei, a indiqué : « Nous ne voulons pas nous retrouver dans une dispute politique, nous sommes des artistes et nous ne voulons qu’une chose, parler de ce que nous connaissons ». Tony Leung, récemment a aussi essuyé quelques remarques nationalistes sur le web, alors qu’il avait annoncé être intéressé par une participation dans le nouveau film du japonais Kiyoshi Kurosawa. L’agent de Tony Leung a rétro-pédalé rapidement, indiquant sur le web qu’aucun contrat n’était signé, et que l’acteur ne semblait pas « si intéressé ». D’autres artistes, comme Jerry Yan, Peter Ho et Vivian Hsu ont tous indiqué sur leurs sites web, absolument ne pas avoir de projets au Japon pour le moment.

UNE PERTE SÈCHE POUR SHOW LUO

Show Luo, pour sa part, s’est vu très critiqué sur le web alors qu’il doit publier un album en japonais ce mois-ci, et devait faire deux gros concerts au Japon. L’album sortira, mais les concerts sont annulés. « Tant que le problème n’est pas résolu, je vais arrêter toutes mes activités au Japon », a précisé Luo sur son site. L’annulation des concerts lui coûte la bagatelle de 12 millions NT$ (315 000 Euros) minimum. Mais de nombreux internautes chinois ont apprécié ce geste, indiquant que le chanteur « avait des tripes ».

Il est fort à parier que la planète pop va vite revenir à des affaires plus futiles, comme qui couche avec qui, qui s’injecte du botox … même si effectivement, les derniers jours ont été assez tendus, même pour les stars, habituellement si loin des affaires politiques •

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